J'étais à Seattles depuis maintenant une semaine et j'avoue que je n'étais pas très bien. Je n'arrivais toujours pas à me remettre de la disparition de ma fille. Tous les jours j'allais sur l'ordinateur pour voir qui étaient les enfants retrouvés, j'avais tellement peur qu'on retrouve ma fille morte dans un coin. C'était trop dur, j'avais peur qu'on lui est fait du mal, je me sentais tellement coupable. J'aurais dut tout faire pour défendre ma fille, mais j'étais médecin, ni policière ou encore combattante, je ne sais pas me défendre et même si j'avais tout fait pour me défendre, je n'avais pas été forte. Et c'est allongé sur le sol où je le voyais s'éloigner avec ma fille. Cette disparition avait détruit ma vie, je n'avais plus ma fille et j'avais abandonné mon fiancé ne supportant pas de rester chez nous sans notre fille. Je l'aimais au fond de moi, c'était l'homme de ma vie, mais si notre fille avait disparu c'était de sa faute, tout ça pour une histoire de vengeance je ne comprenais pas. Donc oui j'avais préférez-m'en aller, cette mutation était arrivé au bon moment, j'avais besoin de prendre un nouveau départ.

Il était assez tard, j'avais passé toute ma journée à l'hôpital, heureusement aujourd'hui c'était assez calme. Pas beaucoup d'intervention ce qui ne faisait pas de mal. Quelques médecins et internes en avaient profité pour rentrer chez eux, ils avaient besoin de se reposer alors que moi je fuyais le sommeil, à chaque fois ça se terminait en cauchemars, donc je me renfermais dans mon travail. J'attrapais plusieurs dossiers pour les compléter et faire du rangement surtout ce qui ne faisait pas de mal. Les dossiers dans les bras je voulais rejoindre la salle de repos, mais je n'étais pas là depuis longtemps et vu que je n'allais presque jamais en salle de repos je me perdais un peu dans cet hôpital. Bon la fatigue n'aidait pas non plus. J'avais déjà rempli plusieurs dossiers, j'aurais dû me reposer, mais je n'avais pas envie. Je continuais de parcourir les couloirs en me rendant compte que je me perdais encore plus ce qui commençait à m'énerver. Au tournant d'un couloir je bousculais quelqu'un ce qui me faisait faire tomber les dossiers. " Pardon." Je me baissais pour ramasser les dossiers jusqu'à relever le visage vers l'homme en face de moi et là c'était le choc quand mon regard se posait sur le badge qu'il portait. "Thaler..." Je me relevais d'un coup sans faire attention en me cognant le front contre un coin le coin d'une étagère. Je restais sous le choc et la douleur se faisait plus présente. Je passais ma main sur mon front en grimaçant, je m'étais un peu ouverte. C'était bien mon jour dit donc.

En venant dans cette ville c'était comme un nouveau départ pour moi, même si je sais très bien que je n'arriverais jamais à vivre sans savoir où était ma fille. 3 ans sans nouvelles d'aide, je ne sais pas du tout où elle est, est-ce qu'elle est encore en vie? Est-ce qu'on lui faisait du mal? J'avais tellement peur et j'étais inquiète surtout. J'essayais de me convaincre qu'elle était quelque part en bonne santé, comme moi quand j'avais été enlevé à la naissance. Je me souviendrais toute ma vie de cette après-midi-là. Donc oui pour essayer d'oublier ou du moins continuer de vivre normalement je m'enfermais dans mon boulot. Mais aujourd'hui il n'y n'en avait pas beaucoup, heureusement la paperasse allait m'occuper au moins pendant quelques heures. Mais c'était sans compter sur cet inconnu que je venais de percuter après m'être perdu dans l'hôpital. Enfin un inconnu pas si inconnu que ça en fait. Quand je voyais son nom de famille sur la blouse c'était le choc. Je savais bien que j'avais un passé qui allait me revenir en pleine face, mais pas maintenant, je n'avais pas besoin de ça. Je voulais fuir et en me relevant trop vite, je n'avais pas vu cette étagère juste au-dessus de moi. Ce n'est que le choc sur mon front qui me faisait tomber par terre. Mon cerveau s'arrêtait tout de suite , je ne réagissais plus à rien pendant quelques secondes. Je le laissais m'aider alors que j'allais m'asseoir sur la chaise. Ce n'est que sa voix qui me faisait revenir à la réalité. Je relevais la main vers mon front et je grimaçais en sentant la douleur venir d'un coup. Mais quelle idiote, j'aurais dû faire attention, mais là j'étais incapable de m'enfuir, je restais assise en essayant de reprendre mes esprits. "Euh pardon... "J'essayais de repenser aux questions qu'il m'avait posé. La tête qui tourne, je ne crois pas et envie de dormir encore moins vu que je ne mangeais presque plus. "Je vais bien j'en suis sûr. Ce n'est rien. Excusez-moi, je dois m'en aller." Je voulais vraiment fuir, je n'étais pas en état pour affronter ce passé qui me faisait peur. Je me relevais mais d'un coup j'avais la tête qui tournait et je me rattrapais au mur. Le fait que je manque de sommeil, que je ne mange pas et ce coup que je venais de recevoir, ça n'aidait pas.

Fuir était tout ce que je souhaitais pour le moment. Je devais affronter chaque situation à la fois et là c'était beaucoup trop dur pour moi. Je ne voulais surtout pas faire face à mon grand frère, et pourtant je suis sûr que ça m'aiderait bien quand même. Résoudre au moins un souci dans mon passé serait pas mal. Mais non j'essayais de fuir mais je finissais par perdre un peu connaissance. Je me retrouvais très vite dans ses bras, je n'étais pas de taille pour me battre contre lui. Je me laissais donc faire jusqu'à me retrouver toute seule dans une salle libre. Une fois allongé je soupirais, tu parles d'une nouvelle titulaire, au bout d'une semaine je me retrouvais déjà blessé . Il ne devait pas savoir qui j'étais ce qui ne me dérangeait pas pour le moment. J'apprenais qu'il travaillait avec les enfants, il devait être pédiatre. Quand j'avais découvert qui étaient mes vrais parents, je n'avais pas cherché à en savoir plus sur eux, je n'avais surtout pas envie d'en savoir plus. Donc je ne savais même pas qu'il était pédiatre et encore moins dans cet hôpital. Mais maintenant je devais faire face à la vérité et tout lui dire sinon il allait vraiment me prendre pour une folle.

-Je sais ce que j'ai, je suis médecin ici. C'est juste que je ne dors pas assez et je ne mange pas assez non plus. Un peu de repos et ça ira mieux. Et moi c'est Lexie.

Je ne pouvais plus fuir, je continuais de le regarder. J'étais tellement surprise de savoir qu'il était mon grand frère, un frère, et moi qui aurais toujours voulu avoir un frère, maintenant je n'arrivais pas à lui parler. J'avais surtout peur de comment il pourrait réagir. Je ne sais pas s'il se souvient qu'il avait eu une petite soeur, il devait être si jeune.

-Ce n'est pas que vous me faites peur... Enfin si un peu... Vous êtes un élément de mon passé et j'ai beaucoup de mal à y faire face... Je ne sais pas comment vous le dire.

Il allait vraiment me prendre pour une folle. Je soupirais en fermant les yeux. Je le laissais me soigner en grimaçant.

Je le laissais me soigner alors que je grimaçais, ça faisait un peu mal mais je n'avais pas le choix de passer par là de toute façon. Je me demandais quelle excuse j'allais trouver pour répondre aux questions des autres personnes autour de moi. Je commençais à lui parler un peu, laisser un blanc entre nous serait encore plus sur à surmonter. Donc pourquoi ne pas lui parler un peu, je finirais par bien lui avouer à un moment donné même si ça allait vraiment être dur pour moi. En tout cas il n'avait pas l'air de savoir qui j'étais. Peut-être que mes parents, enfin ceux qui m'avaient enlevez-m'avait donné un autre prénom. Je me rendais compte que je n'étais vraiment pas celle que j'étais à la naissance ce qui me faisait vraiment mal. J'avais vraiment besoin de réponse et je ne savais pas du tout comment les obtenir. Je sais qu'avec lui je serais qui j'étais vraiment. En tout cas il avait l'air d'être vraiment gentil, peut-être que je puisse lui faire confiance. Il n'avait pas l'air d'être méchant, surtout s'il travaillait avec les enfants. Je gardais les yeux fermés en cherchant par tous les moyens la manière de lui dire qui j'étais vraiment pour lui."Vous ne devez pas vous souvenir de moi... Je suis née à Varsovie aussi."C'était vraiment trop dur et j'avais tellement peur. Je tremblais un peu. Une fois qu'il avait fini j'ouvrais les yeux en me redressant un peu. Il était vraiment très attentif à moi et donc je venais prendre la barre chocolatée qu'il me proposait."Merci pour les points et la barre chocolatée."Je commençais à la manger et ça faisait du bien d'avoir quelque chose dans le ventre. Mais c'est vrai qu'en ce moment je n'avais pas du tout envie de manger. Enfin ça faisait 2 ans que je n'avais pas eu de vrai repas."Vous n'avez jamais eu de soeur?"Autant y aller en douceur, peut-être qu'il s'en souviendra.

J'ai toujours eu une assez bonne mémoire en ce qui concerne les visages. Et je ne savais pas si lui aussi, mais comment pourrait-il me reconnaitre. Quand on m'a enlevé j'étais vraiment toute jeune, même moi j'en'avais aucun souvenir, normal à cet âge-là on ne retient pas grand-chose de notre vie. J'essayais donc d'en savoir un peu plus sur lui, s'il avait une soeur ou du moins si ses parents lui avaient parler de moi. J'avais tellement peur de la réponse et de ce que je pourrais apprendre. Je venais donc m'asseoir un peu, je ressentais moins la douleur, il avait dû faire du bon travail. Je le regardais et je comprenais tout de suite qu'il était surpris de ma réponse. Son soupiré me faisait frissonner, j'avais vraiment peur de ce qu'il allait me dire. Je faisais tout pour cacher mon stress et mon tremblement surtout. J'avais beau essayer d'être une femme forte, sûr de moi et qui ne montre pas ses faiblesses, mais là c'était impossible, pas face à cette situation qui me hantait depuis des années maintenant. Y faire face seule c'est plus facile que quand on se retrouve face à sa famille biologique et là face à mon frère. Puis il venait me parler de sa soeur et mon sang se glaçait tout de suite. Je me levais en faisant les cent pas dans la pièce en y allant doucement. La barre chocolatée avait fait du bien. Donc s'il parlait bien de moi, je m'appelais Maiya, je sentais les larmes montées mais je les retenais.

-Elle s'est noyée alors qu'elle avait 3 ans? C'est horrible...

Enfin pour moi c'était horrible de lui avoir dit ça alors que ce n'était pas vrai du tout. Mais pour les parents c'était surement la seule solution qu'ils avaient eu à donner à leur fils. Pour qu'il puisse faire son deuil et moi je venais mettre une bombe dans sa vie. Je revenais m'asseoir sur le lit en faisant tout pour ne pas regarder son visage. Il est nerveux ou autre chose, mais sa main qui passe dans ses cheveux et signe que la situation le dérangeait un peu ce qui était normal. Il ne me connaissait pas et je venais lui poser des questions sur son passé.

-Je suis né à Varsovie il y a maintenant 32 ans en effet et 3 ans après je me suis retrouvé en Allemagne pour y vivre. Je... Quand j'avais 18 ans j'ai eu un accident et j'ai découvert que mes parents qui m'ont élevé n'étaient pas mes vrais parents... J'ai été enlever alors que j'avais 3 ans à Varsovie...

Je n'arrivais pas à lui dire, j'y allais donc en douceur mais c'était dur de parler de ça. Cela me rappelait tellement de mauvais souvenir. Entre mon accident qui a failli me couter la vie, et aussi à cause de ses fameux parents qui auraient pu me sauver mais non. Je passais une main sur mon visage en grimaçant quand je passais sur ma blessure. Je l'avais oublié pendant quelques minutes. 

Ce serait si simple de tout lui dire d'un coup, que j'étais sa petite soeur qu'il pensait morte depuis toutes ces années. Mais non je n'y arrivais pas, rien que d'y penser ça me rappelais beaucoup trop de mauvais souvenir. Mon enlèvement me rappelait l'enlèvement de ma fille et ça c'était une chose encore plus dure à accepter. Je ne sais pas du tout ce qui aurait pu se passer si je n'avais pas été enlever et encore moins si je n'avais jamais découvert que j'étais sa soeur. Peut-être que lui il aurait toujours cru que sa soeur était morte et moi je ne sais pas ce qui me serais arrivé en fait, c'était me poser beaucoup trop de questions en fait. Je commençais à avoir mal à la tête, cette situation me fatiguait et j'avais sérieusement besoin de me reposer. Je m'arrêtais de marcher au moment où il comprenait que j'essayais bien de lui avouer que j'étais sa soeur, rien que de l'entendre sortir de sa bouche me faisait bizarre. Je revenais m'asseoir sur le lit face à lui en le regardant, j'étais tellement mal à l'aise.

-J'ai fait des recherches pour apprendre qui étaient mes vrais parents, d'où je venais. Et j'ai appris que mes parents s'appelaient Thaler et que j'avais un grand frère. Après avoir découvert ça et ma date de naissance j'ai préféré arrêter toutes mes recherches.

Je sortais mon téléphone et après quelques secondes je retrouvais une photo de moi toute petite juste au moment où j'avais été enlever et je venais lui montrer, peut-être que ça lui rappellera des souvenirs. Je savais que je ne me trompais, c'était mon frère j'en étais sûr, je le ressentais.

-J'avais beaucoup de questions à poser à ma famille biologique, comprendre pourquoi ils n'ont pas approfondi leur rechercher? Pourquoi avoir abandonné aussi vite? Mais quand j'entends qu'ils m'ont fait passer pour morte... J'aurais dû garder tout pour moi.

Je devais reprendre mes recherches, enfin maintenant que j'avais mon frère face à moi un simple test serait rapide. J'avais tellement peur qu'on me prenne pour une folle. Peut-être que j'avais besoin de ça pour surmonter la disparition de ma fille, je m'étais tellement renfermé sur moi depuis maintenant 2 ans. Que me concentré sur ma famille biologique allait m'occuper l'esprit un peu. Je relevais les yeux vers lui, il était aussi perdu que moi ça se voyait.

-Je ne veux rien en retour... Vous pouvez oublier cette discussion si vous ne voulez rien savoir sur moi je comprendrais.

Je n'aimais pas les secrets, j'aime qu'on me dise la vérité. Donc à mes 18 ans quand j'ai appris que j'avais été enlevé c'était tout de suite le choc pour moi. Comment ces personnes en face de moi qui avaient tout fait pour prendre soin de moi, m'aimer et me mettre en confiance, avaient pu m'enlever à mes vraies parentes. Je ne sais même pas comment ça c'était passé. J'avais eu une brève discussion avec ses fameux parents, ils avaient fini par avouer que j'avais été enlever et alors que j'étais hospitalisé, ils en avaient profité pour fuir le pays et du jour au lendemain je m'étais retrouvé toute seule. Donc oui maintenant je ne faisais plus confiance à qui ce soit, j'avais peur qu'on se joue encore une fois de moi et qu'on me fasse du mal surtout. Donc j'avoue je suis quelqu'un de beaucoup plus renfermé maintenant et je n'accorde pas ma confiance aussi facilement. Et cet homme en face de moi était un inconnu pour moi, comment lui faire confiance. Je sais bien que c'était mon frère. Mais je ne connaissais rien sur lui, ses parents lui avaient caché ma disparition et j'avoue que ça me faisait mal. Est-ce qu'ils avaient tiré un trait sur moi aussi. Je ne comprends pas comment on pouvait faire ça, moi je ne voulais surtout pas me résoudre à abandonner ma fille, jamais je me dirais qu'elle est morte, c'était impossible. Je lui tendais mon téléphone en espérant qu'il se souvienne de quelque chose et surtout pour ne pas qu'il me prenne pour une folle. Je restais assise sur le lit en le regardant, j'étais tellement mal à l'aise, je ne savais pas du tout quoi lui dire et encore moins quoi pensée de cette situation. En tout cas je ne voulais rien en retour, s'il ne voulait pas me connaitre ou encore m'oublier je comprendrais. Cela ne devait pas être facile pour lui de voir débarquer une soeur du passé qu'il pensait morte.

-On peut se tutoyer je veux bien, ce sera plus facile je crois. Mais oui pendant longtemps j'ai eu beaucoup de questions, mais parfois les réponses peuvent faire plus de mal qu'autre chose. J'ai beaucoup de mal à faire confiance en fait...

C'est vrai que je ne voulais surtout pas qu'on joue avec moi. Je préférais donc vivre seule dans mon coin et ne pas où on me pose trop de questions. Enfin maintenant j'en avais pleins en tête, surtout sur les parents de Lukaas, enfin nos parents maintenant. Je reprenais on téléphone et mon coeur se serrait d'un coup, cette photo de moi à 3 ans me rappelait tellement ma petite fille. Elle devait ressembler à ça maintenant et c'était dur. Je fermais les yeux en reprenant mon souffle, ne pas craquer surtout pas. La voix de Lukaas me faisait revenir à la réalité. J'étais déjà contente de voir se savoir qu'il ne voulait pas oublier.

-Je ne sais pas si je suis capable de leur faire face et pourtant j'ai envie des connaitrez... Mais j'ai peur, peur de leurs réponses. Maiya c'était un joli prénom...

Je sentais les larmes couler sur mon visage, je craquais il le fallait bien au bout d'un moment. J'avais gardé pour moi ce secret pendant tellement d'années et maintenant j'avais une partie de réponse et ça faisait beaucoup de bien. Je passais mes mains sur mon visage en essayant de me calmer.

-Pardon....

Je n'étais pas du genre à aimer me retrouver sans réponse, j'avais toujours besoin de trouver une solution. Peut-être que c'est à cause de mon travail, quand un patient arrivait et que personne n'arrivait à trouver ce qu'il avait. Moi je pouvais passer des heures et des heures sur le dossier jusqu'à sauver le patient et trouver ce qu'il avait . C'est pour cette raison que les titulaires qui c'étaient occupé de moi trouver que j'étais une interne vraiment passionnée par son métier. Mais là en ce qui concernait mes parents biologiques, ce n'était vraiment pas facile d'avoir des réponses, pour en avoir il aurait fallu que j'aille en Pologne pour rencontrer mes parents biologiques, mais c'était impossible. J'avais ma vie en Allemagne et après j'avais rencontré Leo, donc oui j'avais gardé ça pour moi. Mais maintenant que j'avais mon frère en face de moi j'avais les questions qui revenaient dans ma tête et je n'arrivais vraiment pas à y faire face. Trop d'informations en quelques minutes. Le prénom que j'aurais dut porté toute ma vie et le fait que mes parents avaient dit à tout le monde que j'étais morte. Cela faisait vraiment mal et je ne savais pas du tout quoi faire. Mais j'avoue que j'avais envie de faire connaissance avec lui et le fait qu'il accepte me faisait du bien.

-Malheureusement non, on ne pourra pas rattraper tout ce qu'on a perdu pendant toutes ses années...

Je me demandais vraiment ce qui se serait passé si je n'avais pas été enlevé. Et ce prénom, tellement mignon, je l'aimais beaucoup. J'avais vraiment l'impression que ma vie était toute chambouler, que mon enfance n'était qu'un mensonge. Je sentais les larmes couler sur mon visage toute seule. Je n'arrivais plus à me retenir, cette situation me chamboulait complètement et en même temps ça me faisait du bien. Mais j'étais quand même perdu car découvrir que j'avais un frère à 32 ans, c'était vraiment étrange. Pourquoi ces personnes m'avaient enlevé, pourquoi ne pas m'avoir laissé auprès de ma famille et être heureux auprès d'eux. Je m'en voulais de me montrer si faible, mais face à lui j'avoue que je l'étais. Il venait me prendre dans ses bras , normalement je n'aime pas ce genre de rapprochement, mais là ça me faisait beaucoup de bien. Je finissais par me calmer doucement alors que je restais dans ses bras. Avoir un grand frère, toutes les filles en rêve.

-Je n'aime pas me montrer faible comme ça... Je n'aime pas quand je ne comprends pas ce qui arrive. Et maintenant que tu es face à moi, je me dis que peut-être que je finirais par obtenir des réponses. J'ai un grand frère... J'ai dû mal à y croire.

Je passais une main sur mon visage pour essuyer mes larmes.

-Je n'ai jamais eu de frère ou encore de soeur, mes parents, enfin ceux qui m'ont enlevé, depuis que j'ai 18 ans je ne veux plus en entendre parler. Enfin ma vie n'est pas facile, je ne sais même pas comment me comporter.

Les liens du sang sont souvent les plus fort dans une fratrie. Il y a des études qui montre que quoique qui puisse arriver on oublie jamais les liens du sang, pour nos frères et soeurs on est toujours là on a toujours de l'amour pour eux. Bien sur quand on a pas la chance de grandir avec nos frères et soeurs il y a tout à créer. Apprendre à connaitre quelqu'un n'est jamais facile. Nous sommes tous différents, nous avons tous des secrets. Nous devons faire des concessions. J'écoute avec beaucoup d'attention les paroles de Lexie. je peux l'a sentir se calmer peu à peu. Oui elle a un grand frère tout comme il va falloir que je me fasse à l'idée que j'ai une petite soeur. Enfin qu'elle est bien vivante je ne laisserai jamais personne lui faire du mal. Je veux faire partie de sa vie, je veux l'aider, la protéger.

"J'ai une petite soeur. On va apprendre à s'apprivoiser toi et moi. Je te promets de faire tout ce qu'il faut pour que ça se passe bien."

Pouvoir l'a serrer dans mes bras, sentir son odeur est quelques choses de rassurant. Elle est ma soeur elle n'est pas morte enfant mais n'a pas forcément eu des jours faciles. Elle ne semble pas vouloir entendre parler de ses parents enfin des personnes qui l'on enlevé et élevé. Je comprends sa réaction.

"Le principal c'est de rester nous même. Si toute fois tu veux réutiliser ton prénom de naissance ça doit être possible si tu le..."

Je me détache de ma soeur en sentant du sang couler sous mon nez. je ne veux pas lui tacher sa blouse. Je continu de parler tout en cherchant une compresse pour arrêter le saignement

"Si tu le souhaite excuse moi. J'espère que je ne t'ai pas taché"

Depuis mon enfance j'avais été jaloux de tous mes camarades de classe quand je les voyais avec leur frère ou encore leur soeur. Puis je leur en voulais aussi quand ils me disaient qu'ils se disputaient avec eux, j'aurais bien aimé avoir un frère ou encore une soeur pour pouvoir jouer ou encore me confier quand j'en avais besoin. Au fond de moi j'avais toujours rêvé d'avoir un grand frère et maintenant que j'avais découvert que j'avais un grand frère je me disais que ces besoins que j'avais ressenti pendant toutes ses années étaient réels. Mais maintenant il était en face de moi et je ne savais pas du tout comment réagir, j'avoue que c'était le choc surtout. J'avais un grand frère, il était devant moi et surtout il ne cherchait pas à me repousser. Normalement je fais tout pour être une femme forte, ne pas monter mes faiblesses mais face à Lukas je finissais par craquer, j'étais tellement épuisé. Maintenant la vie était devant nous, j'avais un grand frère et j'avais envie d'apprendre à le connaitre et enfin j'avais un frère. J'allais devoir apprendre à me confier à lui et surtout lui donner ma confiance et je sais que ça serait très dur pour moi, car je n'ai pas l'habitude. Je finissais par me calmer petit à petit en essuyant mes larmes. En tout cas m'être retrouvé dans ses bras m'avait fait beaucoup de bien, il était tactile et il cherchait à que j'aille mieux. Il prenait déjà son rôle de grand frère en main. Entendre ses paroles comme quoi j'étais sa petite soeur me faisait plaisir. C'était touchant en tout cas.

-Tu as bien du courage pour réussir à m'apprivoiser tu sais. Je dois t'avouer que ça fait 2 ans que je ne suis l'ombre que de moi-même donc pardonne-moi si je ne suis pas facile à cerner.

Il fallait bien que je lui dise que si j'étais froide ou encore dans mon coin ce n'était pas de sa faute. J'étais heureuse d'avoir enfin mon frère dans ma vie. Mais je ne sais pas comment j'arriverais à lui que ma fille c'était faite enlever. J'étais intrigué par ce qu'il me disait, que je pouvais réutiliser mon prénom de naissance, c'était touchant, mais je ne savais pas si c'était une bonne famille. Mais une chose est sûre, je ferais honneur à ce prénom un jour. Si j'avais su j'aurais appelé ma fille comme ça. Je ne voulais pas penser à elle pour le moment, c'était beaucoup trop dur pour moi. Puis je le voyais saigné du nez, je m'inquiétais tout de suite.

-Qu'est-ce qui t'arrive, tout va bien?

Saigner du nez comme ça sans raison n'était pas bon signe et là je m'inquiétais. Oui si c'était mon frère j'allais souvent m'inquiéter pour lui c'est comme ça.

Je n'ai pas peur de la difficulté. Nous sommes tous différents, nous avons tous une sensibilité. Apprendre à connaitre une personne n'est jamais facile, ça prend du temps. C'est comme gagner la confiance de quelqu'un se n'est pas une chose qui se fait rapidement mais quand on l'a c'est pour la vie. C'est précieux. Lexie semble avoir une piètre opinion d'elle, dans son regard on peut y voir une certaine tristesse et aussi de la peur comme celle des enfants perdu en plein milieu d'un grand centre commerciale. Je veux vraiment apprendre à la connaitre, à lui donner confiance. Je veux faire partie de sa vie être son grand frère

"Nous sommes tous différents tu ne me fais pas peur Lexie. On va y aller en douceur. Je ne dis pas que ça va être facile mais on va se donner le temps"

Saigner du nez est quelques choses qui ne m'effraie plus, ça ne me fait pas peur, peut être parce que ça fait partie de moi j'ai appris à vivre avec ma douce meurtrière, ma tumeur qui est devenue ma colocataire permanente. Je lui suis reconnaissant de me permettre de vivre malgré le pronostic alarmant depuis des années et des années. Je peux sentir dans la voix de Lexie qu'elle s'inquiète il ne faut pas. Je ne me sens pas près de lui parler de mon état de santé je ne veux pas la rendre triste ni que son regard change quand elle me regarde

"ça va passer. Ne t'inquiète pas j'en connais la cause et je me soigne."

Je ne suis pas du tout le genre de personne qui se confie à qui ce soit. Après je sais bien que je n'avais pas un inconnu en face de moi, c'était mon frère et plus le temps passait et plus j'avais envie de découvrir qui il était et surtout en savoir plus sur nos parents, enfin lui il connaissait ses parents, mais je n'avais pas eu cette chance malheureusement et maintenant le seul lien que j'avais avec eux, c'était Lukaas. J'allais devoir prendre sur moi et surtout apprendre à me confier à lui petit à petit ce qui n'allait pas être facile. Enfin pour le moment j'avais envie d'en savoir plus sur lui et le fait de travailler dans le même hôpital allait aider à se connaitre un peu plus en tout cas. En tout cas ses paroles faisaient beaucoup de bien et je voyais déjà en lui un grand frère, il ne cherchait pas à savoir pourquoi j'étais si renfermé sur moi, non lui il décidait d'y aller en douceur ce qui était une très bonne idée.

-Oui apprenons à nous connaitre en douceur et à se faire confiance aussi. En tout cas déjà je suis contente que tu ne cherches pas à me fuir. C'est une situation assez délicate pour tous les deux. Et j'ai envie d'en savoir un peu plus sur mon grand frère.

Je lui faisais un petit sourire, mais d'un coup je le voyais saigné du nez et tout de suite je m'inquiétais. Je n'étais pas médecin, je savais très bien que le saignement de nez n'était pas forcément bon signe et c'est pour ça que je venais à être un peu plus curieuse avec lui. Déjà en temps normal quand j'ai un patient face à moi, il m'arrive facilement de m'inquiéter, je suis quelqu'un de très impliquée et observatrice, mais là ça concernait tout de même mon frère, donc oui je voulais être sûr qu'il allait bien. J'étais un peu intrigué mais au moins il se soignait c'était le plus important.

-J'espère que ce n'est pas trop grave, tant que tu te soignes c'est le plus important. Sinon tu travailles dans cet hôpital depuis combien de temps et tu as une spécialité?

Elle a envie d'en savoir plus sur moi tout comme moi j'ai aussi envie de savoir, je sais que se n'est pas quelques choses qui peut se faire dans l'instant il faut apprendre à se faire confiance. De plus nous avons tous des secrets, des souvenirs douloureux dont nous ne souhaitons pas parler parce que c'est trop douloureux. Je ne suis pas ce genre d'homme qui fuit devant la difficulté. Je n'ai jamais été ainsi et se n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Peu à peu je peux sentir le sang s'arrêter de couler de mon nez. Par précaution je laisse néanmoins la compresse à portée de main

"ça va aller ne t'inquiète pas"

Je ne me sens pas près pour lui parler de ma tumeur, c'est encore trop tôt j'ai peur qu'elle soit affolé. Je lui fais un petit sourire avant de poursuivre d'une voix emplit de douceur et très posées

"je travaille en pédiatrie. Je suis arrivé ici très récemment. Et toi?"

Autant apprendre à se connaitre un minimum. Avant qu'elle pose de questions concernant mon éventuelle famille je pense qu'il vaut mieux devancer la question. Je passe une main dans mes cheveux un peu mal à l'aise avant de reprendre

"J'ai été marié et j'ai eut une petite fille mais ils sont plus là maintenant. Je suis seul ici j'ai pas trop envie d'en parler mais avant que tu pose des questions je préfère devancer"

Je ne savais pas du tout comment faire pour apprendre à plus le connaitre. Cette situation était tellement nouvelle pour moi et je dois bien avouer qu'en arrivant ici je ne cherchais qu'une seule chose, travailler et continuer de me renfermer sur moi. Mais maintenant que j'avais découvert que j'avais un frère, je ne pouvais pas le fuir. Même si c'est vrai qu'au début je ne voulais pas lui parler, normal . Lui comme moi, ce n'était pas facile de faire face à ça. Surtout que lui il pensait que j'étais morte, c'était comme un fantôme qui revenait dans sa vie. J'avais donc une famille à découvrir petit à petit et on allait y aller doucement. J'étais tout de même contente au fond de moi d'avoir un grand frère. Peut-être que ça m'aidera à ne pas trop me renfermer sur moi. J'allais devoir m'ouvrir à lui mais cela prendre du temps. Je faisais un petit sourire alors qu'il me demandait de ne pas m'inquiéter.

-Je te rappelle juste que je sois médecin hein. Je ne te poserais pas de question. Mais j'espère que ça ira.

N'importe qui pourrait ne pas s'inquiéter, mais moi j'étais médecin et un saignement de nez n'était pas innocent. Mais je comprenais qu'il ne souhaite peut-être pas m'en parler, on avait tous des secrets et on venait surtout de se rencontrer, autant laisser les choses se faire naturellement.

-Tu travail avec les enfants, ça ne doit pas être facile tout les jours. Moi je suis arrivé ici il y a peu. Je suis médecin général. J'aime être la première qui voit les patients. Mais c'est vrai que quand ça concerne les enfants, c'est très difficile.

J'avais eu le droit de choisir où me spécialisé, et les enfants c'était beaucoup trop dur car je sais que je n'arrivais pas à me détacher comme il le faut. Puis avec la disparition de ma fille, je savais que quand je voyais un enfant ça me faisait encore plus de mal. Donc oui en tant que médecin général, je voyais un peu tous les cas comme patients et j'aimais ça. Puis il venait se confier à moi et je lisais tout de suite sur son visage qu'il était mal à l'aise. Il avait une fille mais sa phrase voulait dire quoi, est ce dont ils étaient partis ou est-ce qu'ils étaient mort, ce n'était pas facile. Je me rendais compte qu'il n'avait pas eu une vie toute rose. Je passais une main dans mes cheveux aussi, tout aussi mal à l'aise.

-Je ne te poserai pas plus de questions... Euh... J'ai eu...Enfin j'ai une fille qui a 5 ans...Elle, elle sait faite enlever... Voilà. J'avoue que je n'ai pas trop envie d'en parler, c'est trop dur.

Rien que pour lui dire ça avait été tellement dur pour moi. C'était le premier à qui j'en parlais, autre que Leo est la police.

-Sinon ça te dit qu'un soit on aille boire un coup? Tu es bon au billard? Je suis sûr que je peux te battre.

Je voulais essayer de détendre l'atmosphère et penser à autre chose.

Le fait que je sois devenu médecin et encore plus depuis que j'avais perdu ma fille, j'étais devenu quelqu'un de très observatrice et donc voir Lukaas saigné du nez comme ça sans raison m'intriguait beaucoup. Normalement j'aurais posé d'autres questions, mais là c'était mon frère et donc j'avais envie de lui faire confiance, lui aussi il était médecin donc il devait veiller à sa santé aussi avant tout. Enfin moi ce n'était pas le cas vu que je me fichais un peu d'être fatigué et de ne pas assez dormir et pourtant c'était important. En tout cas il devait avoir confiance en moi vu comment il se confiait à moi par rapport à ce qui était arrivé à sa femme et sa fille, une épreuve vraiment dur et surement très douloureuse pour lui. Une confidence amène à une autre confidence, je finissais par lui dire ce qui m'était arrivé, un moment très dur pour moi car je n'avais pas pour habitude de parler de moi et encore moins de ma fille et tout ça en essayant de ne pas craquer devant lui ce qui était très dur.

-La vie est compliquée. J'ai le père de ma fille qui est de retour en ville et je ne sais même pas comment réagir...

On peut supporter de perdre un adulte même si c'était très dur, mais un enfant je pense que c'est ce qui a de pire. Et dans ma situation ma fille n'était pas morte, je ne voulais surtout pas y croire. Donc c'était encore plus dur de faire son deuil ou encore d'aller de l'avant. Faut juste apprendre à aller de l'avant doucement mais surement puis maintenant que j'étais ici je n'étais plus toute seule, j'avais un grand frère et il connaissait par quoi j'étais passé. Mais assez parler de malheur, je lui proposais de venir faire un billard un soir, c'était mieux pour passer un bon moment. Je faisais un petit sourire quand il me disait que je gagnerais surement au billard. J'attrapais sa main pour descendre du lit doucement.

-Roh tu fais quoi pour te changer les idées . Je te montrerais comment on joue. Moi j'adore ça me permet de me vider la tête. On se prévoit une soirée quand tu veux . Il est tant qu'on retourne travailler même si pour moi la