La vie commence lorsque l’on pousse notre premier cri à l’hôpital, ce fut le cas pour ma part dans la soirée du 23 décembre, quelques jours avant noël. Je devais dans la logique être un beau cadeau mais ce fut totalement faux ! Je n’avais que deux heures lorsque je venais d’être déposé devant une caserne de pompier par ma génitrice. La vie ne pouvait vraiment pas mieux commencer … Je n’avais rien demandé et je n’avais plus personne pour m’épauler, me cajoler, m’apprendre la vie. En me trouvant, les pompiers venaient de m’emmener à l’hôpital, je fus auscultée et ensuite c’est une assistante sociale qui s’est occupée de mon cas. Quelques jours après, l’assistante sociale était revenue afin de me récupérer et ce fut à ce moment-là que mes séjours en famille d’accueil venaient de commencer.

Les semaines et les mois passèrent, je commençais à devenir une toute petite fille, une petite fille brune avec un tout petit sourire, mais apparemment ça ne suffisait pas, je ne savais pas pourquoi mais l’assistante sociale était revenue me chercher et elle m’avait emmenée dans une nouvelle famille d’accueil … J’ai grandi dans cette famille jusqu’à l’âge de rentrer dans ma première année d’école, je ne garde pas vraiment de souvenir de la première année mis à part une petite chute qui m’a coûtée une soirée à l’hôpital et surtout des points de suture sur l’arcade. Mis à part cela, j’ai continué à effectuer mes années d’école.

Tout se passait relativement très bien dans cette famille mais un jour, j’ai encore vu l’assistante sociale revenir et je ne comprenais pas pourquoi … Je me sentais bien dans cette famille, les gens étaient gentils et leur fils aussi enfin, c’était vraiment ce que je croyais, mais en y pensant, il devait être jaloux de moi car il avait inventé que je n’arrêtais pas de le taper quand ses parents n’étaient pas là, et il avait aussi inventé que j’avais volé de l’argent alors que ce n’était vraiment pas vrai. Ce petit jeu avait duré pendant des semaines et un jour, elle était revenue pour me prendre. En partant, j’avais les larmes aux yeux, je n’avais que 8 ans.

Par la suite, les familles d’accueil n’arrêtaient pas de s’enchaîner, tout simplement car je ne voulais plus rester en famille alors, je suis devenue ce que je ne voulais pas, mais j’essayais de faire les pires bêtises afin de me faire renvoyer, j’ai volé de l’argent, j’ai tapé les autres enfants, j’ai fait l’école buissonnière, j’ai été odieuse avec les familles … Tout ce petit cinéma a duré jusqu’à l’âge de mes 14 ans. C’était le 23 mars, je m’en rappelle comme si c’était hier, j’ai été convoquée par mon assistante sociale, elle pouvait être très gentille mais elle pouvait aussi être un diable et je venais de le découvrir. Je venais de me prendre un magnifique savon comme personne n’avait jamais osé le faire et je n’avais même pas osé dire quelque chose. Après notre petite discussion, elle m’avait amenée dans une nouvelle famille d’accueil et je n’avais pas le choix que de me tenir à carreau, alors au début, j’avais été une gamine assez gentille et puis un jour, quand le père avait essayé de me gifler, je m’étais rebellée et j’avais quitté la maison … Je n’avais que 16 ans mais je savais vraiment ce que je voulais, je ne voulais plus vivre en famille d’accueil …

La vie m’avait appris à ne pas gaspiller l’argent qu’on vous donne, je l’avais donc gardé bien précieusement et je ne me remercierais jamais assez pour cela. Je venais de m’acheter une voiture et j’étais décidée à apprendre la conduite. En moins de temps qu’il ne le fallut, je venais d’apprendre à conduire, après en mentant sur les papiers, j’avais donné un faux nom et prénom pour la personne qui ferait la conduite avec moi. Avant que l’assistante sociale ne me retrouve, je venais de passer quelques semaines à vivre dans ma voiture, la journée elle était devant le lycée et le soir, je me déplaçais avec elle à quelques kilomètres, je vivais dans ma voiture, ce n’était pas forcement le luxe mais au moins, je n’avais plus de souci avec les familles d’accueil… C’est comme cela que j’ai continué ma vie, j’ai continué à étudier au lycée, j’ai vécu dans ma voiture mais toutes les bonnes choses ont une fin, c’est ma prof de technologie qui a tout découvert, je pensais vraiment qu’elle allait me dénoncer mais à la place, ce fut la seule personne qui m’a aidée, qui m’a fait confiance. C’est grâce à cette personne que j’ai pu continuer d’étudier et surtout d’avoir les meilleures notes pour intégrer de très bonnes universités. Par contre, d’autre soucis venaient de me tomber dessus, enfin au début, c’était tellement une belle aventure mais par la suite, c’est vraiment devenu un cauchemar, c’est une chose que je voulais vraiment oublier mais je ne pense pas que ça allait être possible… Vu ma stupidité, cette chose serait liée à moi, à jamais ! Des fois, je pouvais vraiment être une imbécile.

Et j’ai gagné, j’ai obtenu mon diplôme et j’ai pu intégrer les plus prestigieuses universités comme Princeton et Harvard, j’ai vraiment travaillé très dur et j’ai pu commencer à étudier ce que je voulais vraiment, c’était la médecine. Pourquoi ? Un jour, au lycée, une personne s’est effondrée devant moi et j’ai essayé avec quelques personnes que je ne connaissais pas de le réanimer mais malheureusement, celui-ci est mort, cette personne était vraiment une personne que j’appréciais beaucoup. Si les secours étaient arrivés plus vite, peut-être que la donne aurait changé mais ce fut l’un des arguments qui a fait que je voulais sauver des vies. La vie ne tenait vraiment qu’à un fil.

L’un des plus beaux jours de ma vie, ce fut mon premier jour à l’hôpital, je venais d’intégrer le programme d’interne d'un hôpital réputé à Seattle,la première garde fut vraiment très éprouvante mais tellement géniale, je le savais, c’était vraiment dans cette branche que je voulais continuer, et même si certains médecins pouvaient avoir le don de vous décourager, il faut se motiver soi-même… C’est aussi à ce moment-là que j’ai rencontré de nouveaux internes. Nous allons être une équipe, il fallait essayer de s’entendre avec eux même si ce n’était pas vraiment mon point fort.

Les mois ont défilés, je me suis améliorée dans certain domaine mais dans certain, je n'avais vraiment aucune envie d'y apprendre des choses, je faisais ce qu'on me demandait mais je ne m'intéressais pas forcement ... Et puis les mois ont passés, et les années aussi et un jour, j'ai été affecté dans le service de pédiatrie, j'ai appris beaucoup de chose et surtout j'ai rencontré des enfants tellement courageux, certains ou certaines m'ont vraiment marqué comme une petite Cassandra Mackenzie, c'était une enfant malade dont je m'occupais, je l'avais rencontré quand elle était venu à l’hôpital, à cette époque, j'étais dans mes premières années de résidence, j'avais beaucoup aimé cette petite qui était déjà vraiment très mature pour son âge, et puis à force de la côtoyer, je passais souvent dans sa chambre quand elle était présente à l'hôpital. Je me sens vraiment bien dans ce service de pédiatrie, j’aime apprendre et il faut dire que j’ai un bon mentor, c’est un homme qui est beaucoup plus vieux que moi, je dirais qu’il a entre 30 et 40 ans mais il est vraiment passionné par ce qu’il fait ! J’aime beaucoup travailler avec lui, et je crois que j’ai même un petit faible pour lui, je ne perds pas mes moyens loin de là, mais il est vraiment très plaisant à regarder ! Je peux bien le dire, il est vraiment sexy mais il faut vraiment que j’arrête de rêver, on ne vient absolument pas du même monde …  Et il ne peut rien se passer à mon avis.

Depuis que j’ai un travail rémunéré, je peux enfin me prendre un petit appartement, il n’est pas très grand, pas très luxueux mais c’est amplement suffisant comme je suis toute seule, j’ai hâte d’aller signer l’accord avec le propriétaire … Je pars de l’hôpital et je me dirige chez moi, après une heure, il me donne les clefs ! Je déménage immédiatement afin de me sentir le plus vite possible chez moi, je sais qu'il est préférable d'acheter, mais pour le moment, je n'ai pas les moyens, même si je suis dans ma dernière année de résidence, quand j'y pense, je n'arrive pas vraiment à y croire, j'aime tellement mon métier que je n'ai pas vue les années passées.  J'ai choisi comme option la pédiatrie ! Et j'ai toujours ce médecin avec moi, mais c'est un peu compliqué, il est en couple et je suis pas la personne avec qui il est en couple, pourtant, j'aimerais bien, mais peut-être qu'un jour …

J’ai un métier que j’aime, je viens de trouver un appartement, j’ai quelques connaissance à l’hôpital, la vie n’est pas si parfaite mais cela pourrait être pire, alors je savoure ce qu’on me donne et je suis prête à la continuer comme cela ! Après tout, le passé a été désastreux mais j’espère que la suite sera vraiment meilleure …