La journée qu'Oceane venait de passer avait été assez éprouvante pour elle. De nombreuses personnes s'étaient présentées aux urgences pour des affections respiratoires, courantes en cette période de l'année. Les effectifs n'étant pas assez importants, elle avait proposé son aide pour prendre en charge des malades. Cette décision, prise et commandée par son bon coeur, elle l'avait toutefois rapidement regretter. Après avoir assuré sa vacation normale, elle avait directement enchaîné sur les interventions aux urgences ce qui lui avait fait une journée de travail longue de plus de 20 heures. C'est donc avec un grand soulagement qu'elle avait rangé sa blouse et son matériel dans son vestiaire. Heureusement, la jeune résidente enchaînait sur deux journées de congés. Mais avant de pouvoir profiter de ce repos bien mérité, elle devait encore rentrer chez elle et, à cette heure-ci, il n'y avait pas d'autres moyens que de faire le chemin à pied, les bus étant beaucoup plus rares, à moins d'attendre de longues minutes à un arrêt, ce qui n'était pas au goût de la demoiselle. Prête à rentrer chez elle, elle salua ses collègues et prit le chemin qu'elle empruntait lorsqu'elle terminait tard. En 30 minutes environ, elle serait chez elle et pourrait fermer la porte ne pas l'ouvrir du week-end. N'ayant pas mangé, elle se laissa tenter, sur son trajet, par un appétissant panini commandé dans une boulangerie qu'elle connaissait bien pour venir y chercher des viennoiseries après ses joggings matinaux du dimanche. Elle venait de finir ce repas nomade et continuait de marcher parmi les passants, certes peu nombreux, mais en nombre encore important pour l'heure avancée de la soirée, elle regarda d'ailleurs sa montre qui lui indiqua qu'il était près de 23h.
Il y a de ces jours où je suis fatigué d'entendre ces petites phrases, ces préjugés du genre "Mais tu vas mourir jeune?" "Dis la muco ça s'attrape tu es contagieux" "J'ai un rhume je comprends ce que tu vis" Cette dernière phrase qu'est ce que je l'adore enfin ironiquement. La mucoviscidose n'a rien à voir avec un rhume, c'est une maladie génétique qui impose des traitements très lourds. On entend que les patients doivent être soutenu par leur proches. Encore faut il en avoir. Mes parents? Ils m'ont abandonnés je ne sais rien d'eux j'ai appris à faire sans. Des ami(e)s, ma maladie fait peur et pourquoi je leurs imposerais tout ça? Je crois que je me contente de vivre au jour le jour. Je ne sais pas ce que me réserve demain mais secrètement j'étudie la médecine tout en travaillant comme caissier dans une supérette où je travaille à mi temps. Certains connaissent ma situation mais pas tout le monde. C'est un choix. Se n'est pas quelques choses que je cris sur la voie publique. Je me montre assez discret. Il est tard, je suis épuisé physiquement et mentalement. depuis quelques jours j'ai de la fièvre j'ai recommencer à avoir de grosse douleur à l'inspiration, je peux sentir ma toux devenir grasse et très productive. Je devrais consulter mais je ne veux pas manquer mon travail. Je sais que je peux encore puiser dans mes réserves. Après avoir acheté un sandwich je prends la direction de l'appartement. Il y a encore pas mal de monde dans les rues. Soudain devant moi je vois une femme faire tomber un porte feuille. Elle continue son chemin. Je le ramasse je commence à trottiner pour la rattraper. Manquer de souffle, se noyer de l'intérieur, j'arrive néanmoins à la rattraper une quinte de toux que je ne peux pas maitriser puis essouffler comme si j'avais couru un marathon je dis
"Excusez moi...Votre porte feuille était par terre..."
Je lui tends tout en prenant appuie contre le mur. Je dois reprendre mon souffle tout au moins ce qu'il en reste si je ne veux pas faire un malaise. Je me permets de rajouter
"ça va très bien"
Je ne prends pas la peine de lever les yeux mais en général je sais que parfois quand on m'entends tousser ou quand on me vois entrain d'essayer de reprendre mon souffle on veut m'envoyer une ambulance ou un aller simple à l'hopital et personnellement aujourd'hui je ne veux pas.
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mar 30 Jan - 20:59
La soirée était fraîche, normal quand on tient compte de la saison. Mais Oceane était le genre de fille à préférer le froid à la chaleur. Tout simplement parce qu'il était, à ses yeux, plus facile de vivre dans le froid que dans le chaud. Après tout, il suffit de bien se couvrir et le tour est jouer alors que quand il fait une chaleur pas possible, à part rester étendu à ne rien faire avec la clim' à fond... Et pour une personne très active comme elle, ce n'était pas du tout l'idéal ! Alors, quand il faisait froid mais qu'il ne pleuvait pas, elle prenait le temps de profiter pour se promener, même quand elle était fatiguée comme c'était le cas ce soir-là. Elle était d'ailleurs tellement fatiguée qu'en mangeant son panini, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle n'avait pas rangé son porte-feuille dans son sac comme elle était pourtant persuadée de l'avoir fait. Elle continuait donc d'avancer tranquillement, comme si de rien était. Il ne lui restait désormais plus beaucoup de chemin à faire pour arriver chez elle. Toutefois, elle entendit un homme derrière elle interpeller une femme, sans savoir de qui il s'agissait. Elle s'arrêta, fit demi-tour et réalisa rapidement que c'était à elle que l'inconnu s'adressait. Elle récupéra alors l'objet qu'il lui tendait et qu'elle reconnut être son porte-feuille.
-Oh, merci beaucoup !
Tout en le rangeant à sa place, elle se rendit compte que le jeune homme qui venait de lui rendre ce grand service avait bien du mal à reprendre son souffle. Pour une spécialiste en pneumologie, certes encore en formation, qu'elle était, il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre qu'il y avait une anomalie dans la situation. Elle fronça alors les sourcils et posa sa main sur son épaule tout en se penchant légèrement.
-Excusez-moi mais je ne suis pas sûre que vous alliez vraiment bien.
Elle laissa tomber son sac à ses pieds et lui fit relever la tête. La lumière des candélabres n'était certes pas très puissante mais suffisamment pour qu'elle se rende compte qu'il était bien pâle et semblait très fatigué.
Quand on est malade on apprend à reconnaitre les limites de son corps, on sait reconnaitre certains signes précurseurs on apprend à faire avec tout simplement. Une main sur mon épaule. ça se sont les gens qui croient tout connaitre alors qui ne connaisse rien. Si je pouvais reprendre mon souffle je ne manquerais pas de répliquer. Je n'ai pas pour habitude qu'on prenne soin de moi, qu'on s'occupe de moi. Une main sur mon menton me forçant à lever la tête. Je plonge mon regard dans des yeux noisettes. M'asseoir? On croirait entendre une blouse blanche. Cependant vu mon état je n'ai pas trop le choix d'obéir. Je m'assois. Une nouvelle quinte de toux. Respirer lentement tout doucement. Inspiration profonde par le nez et expiration par la bouche. Je peux sentir mon coeur tambouriner mon thorax comme jamais.
J'ai juste trottiner pour l'a rattraper ça m'apprendra à le faire quand je suis encombré. Je boirais bien un peu d'eau mais bien sur j'en ai pas sur moi. Je ferme les yeux et avale ma salive plusieurs fois quitte à avoir de l'eau je fais avec les moyens du bord
"Arrêter...De me regarder comme si...Comme si j'allais arrêter de respirer...Ne vous inquiéter pas je gère...Je gère..."
Je n'ai pas pour habitude qu'on s'inquiète pour moi et je n'ai pas l'intention que ça change. Je suis indépendant on m'a poussé à l'être.
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mar 30 Jan - 22:35
Oceane n'a jamais supporter de voir des gens dans la souffrance et encore moins de rester immobile face à ce genre de situation. C'était donc tout naturellement qu'elle se portait au secours de quiconque montrait un signe de faiblesse ou éprouvait un besoin quelconque. C'était en se comportant de la sorte que lui était venu sa volonté de travailler dans la médecine, afin d'être utile à ceux qui en avaient besoin, pouvoir s'y consacrer à plein temps et ainsi pouvoir gagner sa vie. Voilà comment elle était devenue ce qu'elle était désormais. C'était au cours d'un voyage au Brésil, elle avait participé bénévolement aux soins dans un dispensaire pendant plusieurs mois. A son retour, la décision était prise, elle commençait une école de médecine. Avec le temps, elle avait appris à diagnostiquer, maîtriser les gestes, les techniques, bref être professionnelle. Toutefois, on lui reprochait d'être encore trop impliquée avec les patients, leur apporter trop de soutien moral, ce n'était pas son rôle, il y avait les psychologues pour ça. Mais c'était plus fort qu'elle, quand elle traitait un malade, elle traitait aussi l'homme ou la femme. Elle prenait tant les choses à coeur qu'elle se retrouvait parfois bouleversée par les conversations qu'elle avait avec ces personnes souffrantes. Alors pas question de laisser ce jeune homme en difficulté, surtout qu'il présentait tout d'une insuffisance respiratoire, son domaine de prédilection. Elle le laissa se défendre tout en l'aidant à s'asseoir prudemment, elle était habituée aux personnes qui voulaient faire croire qu'elles maîtrisaient mais qui au final s'accrochaient péniblement. Elle serra doucement la main qu'elle lui avait prise au passage et soutint son regard.
-Vous êtes en détresse respiratoire, je travaille en pneumologie à l'hôpital, ne vous inquiétez pas.
Elle fouilla dans son sac qu'elle avait laissé traîné et en sortie une petite bouteille d'eau fraîche qu'elle déboucha avant de lui tendre.
-Vous avez un problème pulmonaire connu et diagnostique ?
Elle s'était entre temps agenouillée à ses côtés et faisait en sorte de le réconforter. Les autres passants poursuivaient leur chemin, les regardant à peine.
Je n'ai jamais trop cru au karma et à toutes ses histoires de mauvais oeil. Mais ce soir je pourrais revoir ma position. Cette femme travaille en pneumologie. Pourquoi fallait t'il que je croise son chemin? Sur toute la population de Seattle il a fallut que je tombe sur du personnel soignant qui plus est en pneumologie. Cette situation pourrait m'amener à sourire vu les circonstances. Je suis en détresse respiratoire, je le suis pratiquement depuis ma naissance le problème n'est pas nouveau et tôt ou tard c'est ce qui me tuera pour de bon. Parfois on se raccroche à la vie sans vraiment savoir pourquoi. Ne pas m'inquiétez? Je ne pense pas que ça soit moi qui m'inquiète tout de suite maintenant. Je sens une bouteille d'eau dans mes mains. Je bois plusieurs gorgée doucement. ça fait du bien. Peu à peu je reprends un semblant de souffle. Des questions toujours des questions. Des question qu'en général j'évite mais j'ai la sensation que cette femme ne me lachera pas et elle semble être de nature perspicace et observatrice "Mucoviscidose pour la détresse elle a toujours...Toujours été là"
Une nouvelle quinte de toux. Je peux sentir la fièvre toujours là. Je retire ma main de celle de cette inconnue je ne suis pas habitué qu'on s'occuper de moi, qu'on me rassure. Non j'ai toujours fait face à tout, seul.
"Merci pour l'eau..."
Je lève un peu les yeux pour regarder le ciel je ferme un peu les yeux pour sentir l'air sur mon visage. Je me sens pas des mieux mais je veux juste rentrer chez moi et dormir "Je vais rentrer et dormir..."
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mar 30 Jan - 23:12
Visiblement, ces deux jeunes gens ont deux comportements bien opposés. D'un côté Oceane veut l'aider et c'est même vital pour elle, de l'autre le jeune homme repousse la plupart de ses tentatives d'assistance et semble même vouloir rester dans son coin et se débrouiller tout seul. Mais, dans un pareil cas, pas question que la jeune femme cède, car elle sait combien la situation peut être grave et se compliquer, alors tant pis, elle continuerait à persevérer pour lui faire entendre raison, à moins qu'il finisse par s'adoucir de lui-même et lui facilite ainsi la tâche. De la sorte, elle resta toujours près de lui, essayant de suivre le rythme de sa respiration pour voir si il parvenait à récupérer ou non, et reprendre ses moyens.
-Il ne faut pas que vous restiez comme ça, ce n'est pas possible. En plus vous avez de la fièvre, vous êtes en situation délicate.
Vu son attitude, elle se doutait qu'il n'accepterait pas d'aller à l'hôpital alors il ne valait mieux pas lui proposer ni même lui en parler. Après tout pourrait-elle lui venir en aide avec les moyens du bord... Mais cela passait en effet par son reotur à son domicile, il s'y sentirait certainement déjà mieux et pourrait peut-être récupérer plus facilement. Elle se pencha à nouveau vers lui.
Elle n'avait pas de voiture mais dans le pire des cas, elle pourrait toujours appeler une centrale pour demander un taxi. Toutefois, avant de voir si loin, il fallait agir dans l'instant.
-Vous avez quelque chose sur vous ? Un inhalateur, des médicaments ?
La professionnelle reprenait le dessus. Elle avait beau être au beau milieu de la ville, agenouillée à côté d'un inconnu lui-même assis sur un trottoir, elle gardait la tête sur les épaules et tous ses réflexes. Pour peu qu'elle aurait eu ses instruments à porter de mains et que le temps n'aurait pas été si froid, elle l'aurait gratifié d'une auscultation sur place. Mais ça n'aurait pas du tout été lui rendre service, d'autant qu'il y avait des passants, ce qui aurait pu attirer leur attention encore plus facilement.
Et blabla et blabla. Que c'est compliqué je ne suis pas habituer à me laisser cocooner, dans les foyers c'était marche ou crève il n'y avait jamais d'autres choix. à l'hopital c'est des chambres d'isolement des traitements des soins qui s'enchainent pour nous remettre sur pieds et c'est repartie pour un tour. Tout est tellement compliqué. Il ne faut pas rester comme ça? Comme si j'avais le choix. La mucoviscidose ne se guérit pas on apprend à faire avec. Elle fait peut aux autres personnes, elle peut rendre maladroit dans les propos. D'un coté je suis reconnaissante car cette jeune femme ne parle pas d'hopital. Tout au moins pas pour le moment. Mais elle semble de genre à s'accrocher bien vite comme un mollusque à son rocher.
"C'est toujours comme ça"
Je serre mes mains sur la bouteille d'eau. Elle veut me raccompagner chez moi. Je n'ai pas pour habitude d'accueillir des gens dans ma maison. Du coin de l'oeil je l'observe. Si je veux avoir la paix j'ai la sensation que je ne peux pas trop résister. Je soupire. Est ce que j'habite loin? En réalité non je peux voir même ma maison d'ici. "j'habite en face...ça va aller je peux marcher"
Pour le prouver je me mets debout et me dirige vers ma porte d'entrée. Je me doute que je suis suivis à la trace. J'ouvre la porte. Mon appartement au rez de chaussée est comme un mini hopital. Des cartons de médicaments, du matériel d'urgence, stéthoscope qui sert au kiné quand il vient. Je pose ma veste sur le rebord du canapé.
"Fermé la porte s'il vous plais...Il y a boire et manger dans le frigo...Faites comme chez vous...Je m'appelle Matthew...Je vais m'allonger un peu dans le canapé..."
Dormir, je veux simplement dormir.
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mar 30 Jan - 23:42
Tenace, c'est bien le mot qui convenait le mieux pour décrire Oceane. Elle était pourtant d'apparence fragile et discrète mais elle avait malgré tout une grande force qui lui permettait de ne jamais rien lâcher, surtout quand il s'agissait de la vie d'un autre individu, qu'elle le connaisse ou non. Elle avait d'ailleurs géré des cas difficiles, des individus particulièrement têtus, mais elle avait toujours réussi à leur faire entendre raison, uniquement par la patience et la gentillesse. Mais peut-être que ce jeune homme serait la première exception à la règle. En tout cas, elle s'attendait encore à de l'opposition.
-La fièvre ? Non ! Et que vous soyez dans un tel état, j'en doute fortement aussi. Si tel était le cas, laissez-moi vous dire que vous ne seriez plus là !
Oui, elle savait faire preuve d'autorité quand il le fallait, c'était aussi le rôle d'un médecin que de faire entendre raison aux malades. Mais lui aussi était tenace, pour preuve, il venait de se lever et commençait déjà regagner l'immeuble situé en face. Force morale et force physique, mais jusqu'à quel point ? Bien entendu, elle ne manqua pas de le suivre à la trace. Elle n'aimait pas s'introduire chez les gens mais c'était pour son bien, elle voulait s'assurer qu'il était en sécurité. Elle entra donc dans l'appartement, ferma la porte derrière elle et balaya la pièce principale du regard. En effet, il n'avait pas besoin d'aller à l'hôpital, il avait tout sur place pour cette fois-ci. Elle reposa ensuite son regard sur lui, il avait vraiment l'air très fatigué mais avant de le laisser se reposer, elle voulait s'assurer qu'elle avait raison de ne pas vouloir le faire aller à l'hôpital.
-Enchantée, Matthew. Moi c'est Oceane.
Elle s'approcha de quelques pas, déposa son sac le long du mur et posa son regard rempli de bienveillance sur lui avant de reprendre la parole.
-Vous voulez bien que je vous examine rapidement avant ? Vous pouvez déjà vous allonger, après je vous laisserai tranquille.
Elle retira alors son manteau et le déposa sur le dossier d'une chaise puisqu'il l'avait invitée à faire comme chez elle. Bien entendu, elle n'allait pas prendre ses aises, ce n'était pas son genre.
Si je ne peinais pas autant à respirer j'aurais très certainement éclaté de rire. Elle ne me connait pas, elle connait pas mon dossier ni mon état. Je suis très bien placé pour savoir la détresse respiratoire et la fièvre. Elle est là en permanence. Quand on a les poumons colonisés de façon permanente c'est ce qui se passe bien sur il y a des moments plus dramatiques. De plus quand on vit dans tes foyers qu'on est trimballer de centre en centre ça n'aide pas pour une stabilité. Allongé sur mon canapé je préfère ne pas répliquer je n'ai pas la force de tenir tête ni de virer cette créature de mon appartement. Créature répondant au doux prénom d'Oceane. Je ferme un peu les yeux. Dormir c'est une bonne idée demain ça ira mieux
"Votre prénom vous va...Bien très bien"
Elle souhaite m'examiner? à quoi bon? J'ouvre un oeil pour la considérer un moment. Elle semble pas vouloir lâcher prise. Ses traits sont tirés elle semble fatigué elle aussi aurait besoins de dormir ça lui ferait beaucoup de bien. Je soupire. Je n'avais vraiment pas prévu tout ça pour ce soir. Moi qui aspire à ma petite tranquillité. Pour lui facilité le travail je quitte mon pull et mon tee shirt. On peut voir sur mon torse plusieurs marques et bosse dus à d'anciennes fractures costales causé par quelques coups bien placé mais je ne souhaite pas en parler ça remonte à tellement longtemps. "Avant que ...Vous vous demandez qu'est ce qui c'est passé....C'est ancien très ancien. Je vous laisse m'examiner...Mais après vous aller manger et vous...Vous reposer...D'accord donnant donnant Oceane..."
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mer 31 Jan - 11:53
Pour peu, Oceane aurait pu se demander si ce jeune homme était correctement soigné pour sa maladie. Mais, malgré tout ce qu'elle pouvait voir au quotidien, elle gardait toujours de l'espoir, alors elle n'était pas du genre à dresser un diagnostic très négatif à une simple vue d'oeil. L'examen lui permettrait d'en savoir plus et de vraiment statuer sur ce qu'elle devait penser de lui et de son état. Heureusement, il semblait plus enclin à se laisser faire, elle n'aurait donc pas à lutter plus longtemps. Peut-être était-ce la cause de la fatigue du jeune homme, encore qu'il aurait pu s'énerver en puisant dans ses dernières forces, ou bien il commençait à accepter de lui faire confiance. Mais elle ne souhaitait pas élucider cette énigme pour le moment, elle avait plus important à faire. Elle le laissa s'installer dans son canapé pendant qu'elle cherchait de quoi l'examiner dans ses affaires, sans fouiller bien longtemps et ressentant déjà une gêne à l'idée d'être ainsi dans l'intimité d'un inconnu et s'imposer chez lui. Le professionnalisme prit rapidement le dessus sur cette gêne si bien qu'elle attendit qu'il soit à son aise pour s'asseoir à côté de lui, sur le bord du canapé. Bien entendu, elle remarqua les multiples marques qu'il avait sur le corps mais n'eut pas le temps de se poser la question qu'il lui fournissait une explication, certes peu détaillée mais qui lui suffisait pour le moment.
-Je ne vais pas vous embêter avec ça, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas spécialiste en traumatologie.
Elle installa le sthétoscope à ses oreilles et posa l'autre extrémité sur sa poitrine. Son coeur battait fort à l'idée de faire une mauvaise découverte. Elle prenait tant le cas de ses patients à coeur qu'elle risquait bien, un jour, de penser plus à eux qu'à elle et s'en mordre les doigts, mais elle ne pouvait pas changer sa nature.
-Respirez comme vous pouvez. Fermez les yeux si ça peut vous apaiser.
Elle essayait de le mettre le plus à l'aise possible. Elle pensait encore que cette détresse respiratoire était passagère et l'avait particulièrement fatiguée. Elle n'avait jamais vu cas plus grave jusqu'à maintenant mais elle savait que cela existait, hélas.
La mucoviscidose est une maladie invisible dans le sens qu'elle ne se voit pas forcément, se n'était pas comme un handicap physique. Quand on nous croise on est comme une personne lambda. Tout au moins on essai de l'être au maximum. Quand on a une mucoviscidose on connait l'hopital comme sa propre maison à force d'y aller. Il y a une période assez complexe c'est celle du passage des 18 ans. Plus considéré comme un enfant mais comme un adulte. Aujourd'hui la mucoviscidose touche des adultes aussi. Au fil des années les médicaments ont évolués, la prise en charge entrainant d'autres déficience. Bien que Oceane semble connaitre la pneumologie cela ne veut pas forcément dire qu'elle est croisé beaucoup de patient atteint de cette pathologie. Je lui suis d'une certaine manière reconnaissant qu'elle ne pose pas de question sur les marques. Je sens le stéthoscope sur mon thorax. Respirer profondément. Je croise les bras pour permettre d'apaiser quelques peu les douleurs intercostale à chaque fois que je gonfle mes poumons. Ma respiration est difficile, mes poumons bien encombré, mon taux d'oxygène doit être assez bas. Une nouvelle quinte de toux. Pas une toux sèche non une toux bien grasse profonde. Au touché on peut sentir des crépitements, des râles diffus et cela des deux cotés des poumons. La quinte de toux semble se calmer quelques peux. Je me redresse un peu pour être plus à l'aise. Je pose une de mes mains sur mon front fiévreux.
"je sais...c'est pas formidable..."
Je sais très bien ce qu'il en est. Je sais aussi pertinemment que ça ne va pas s'arranger non plus qu'il faut avancer malgré tout. Je tourne la tête pour fixer Oceane. Elle est la première personne femme que j'autorise à rentrer dans ma maison mis à part les infirmières quand j'ai des soins plus compliqués à domicile. Je suis épuisé et en même temps je continus à me lever et à me battre chaque jour.
"C'est souvent comme ça...Je suis navré...Navré de vous imposé cela..."
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mer 31 Jan - 13:27
Dans l'exercice de sa profession, Oceane croisait quotidiennement des personnes courageuses qui faisaient tout pour se battre et venir à bout de leur maladie. Mais des personnes aussi atteintes par une pathologie et présentant une si grande force, jamais Oceane n'en avait encore croisé. Et pour tout dire, dès le début de l'auscultation, en se rendant compte de l'encombrement de ses poumons, de la difficulté qu'il avait à respirer, elle se demanda comment il pouvait trouver la force de se battre, surtout qu'il se savait indéniablement condamné, la situation ne pouvant que s'aggraver avec le temps. Mais malgré tout, il était là, il tenait bon, mais dans quel état... Elle continua l'examen, essayant aussi de percevoir son coeur afin de se rendre compte si celui-ci tenait ou bien si il était aussi fragilisé, ce qui ne l'aurait pas étonnée vu la situation. Elle cessa toutefois ses manipulations lorsqu'elle le vit croiser les bras et put percevoir une mince expression de douleur sur son visage fatigué.
-Qu'est-ce que vous avez comme traitement ? Vu l'avancement de la maladie je suppose qu'il est lourd, du moins en toute logique...
Au même titre que bon nombre de ses patients, la situation dans laquelle se trouvait ce jeune homme lui inspirait une profonde tristesse, surtout parce qu'elle savait qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir. Enfin, il y en avait bien une mais elle n'était pas sans risque et encore fallait-il pouvoir la mettre en pratique, c'était la greffe. Elle pourrait lui permettre de retrouver plus de confort dans son quotidienne mais la maladie ne partirait jamais totalement puisqu'elle était inguérissable.
-Ne vous inquiétez pas pour moi, c'est mon quotidien. Même si je vous avoue que la quasi-totalité des patients qui me consultent viennent pour des infections pulmonaires temporaires ou le traitement de l'asthme. Vous, c'est différent, très différent.
Pour pouvoir tenir debout je suis obligé comme tout les autres patients souffrant de mucovsicidose de subir des traitements lours. Des aéorosols, des médicaments pour faciliter la digestion, des suppléments alimentaires vitaminiques, devoir faire du drainage pulmonaire. Il y a des jours où on a l'impression de se soigner de ne faire que ça du lever au coucher. Quand tout va bien ça prends deux à trois heures quotidiennes quand on est plus mal on peut multiplier ce temps donné par deux. Je tourne la tête. Elle veux savoir mes traitements. La liste est bien longue j'ai plus l'habitude en général de tendre les ordonnance que d'expliquer par moi même mais cette femme est particulière je lui dois un certain respect
Une nouvelle quinte de toux douloureuse mais pas uniquement je sens un gout bien trop familier remonter le long de ma trachée. Avant de rajouter quoique se soit je me lève et me dirige rapidement au dessus de l'évier où je crache plusieurs filets de sang. Se sont des choses qui arrive quand mes poumons sont trop irrité. Je tire de l'eau pour rincer et j'en profite pour me laver les mains et m'humidifier le visage. Je n'ai pas pour habitude de recevoir des invités ni de laisser quelqu'un me voir dans cet état c'est vraiment très gênants. "Vous êtes la première femme....Que j'autorise à venir ici..."
J'ouvre mon réfrigérateur pour sortir de bouteille de jus de fruits. Je lui tends une bouteille pour elle. Je veux être gentil avec elle je ne peux pas faire grand chose. De plus je ne veux pas qu'elle s'inquiète trop pour moi.
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Mer 31 Jan - 21:30
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce jeune homme inspirait une réelle admiration à Oceane. Comment un homme si malade pouvait-il tenir aussi bien le coup, moralement surtout ? Elle n'avait pas besoin de se mettre à sa place pour éprouver ce genre de sentiment. Si elle avait été dans son cas, elle aurait lâché prise depuis bien longtemps. D'une part parce qu'elle ne supportait pas la douleur mais surtout parce qu'elle n'avait pas assez de force morale pour continuer à se battre contre un mal qu'elle savait d'avance vainqueur, qui allait l'emporter un jour ou l'autre ne lui réservant que des jours toujours plus difficiles à vivre. Voilà un secret qu'il serait très intéressant pour elle de percer mais ce n'était pas à l'ordre du jour. Elle l'écouta énumérer ses différents traitements et s'étonna de ne pas entendre deux éléments qui faisaient pourtant partie de tout traitement, qui plus est dans un cas aussi sévère que le sien. Elle s'apprêtait à lui poser la question lorsqu'il se mit à tousser et prit la direction de la cuisine. Elle finit par le rejoindre sans tarder, ce qui venait de se passer était presque inévitable, elle ne s'en étonna pas plus que cela. Tant que cela ne durait pas, elle n'avait pas à soupçonner une quelconque hémorragie. Elle s'approcha doucement de lui et posa une main sur son épaule pour le réconforter, si cela pouvait être possible bien entendu.
-Vous avez des séances de kinésithérapie ? Et de l'oxygénothérapie pour les crises les plus sévères ? Et un traitement par intra-veineuse ?
Aux grands maux les grands remèdes, en théorie, il devrait recevoir ce genre de choses mais après tout, dans sa courte carrière, elle avait déjà vu des traitements bien surprenants, insuffisants ou inadaptés par rapport à la maladie traitée...
-Vous ne connaissez personne à Seattle ? Pas de famille ou d'amis ? Peut-être venez-vous d'arriver, si c'est le cas, vous verrez, la population est sympathique, vous ne tarderez pas à trouver des personnes qui vous apprécieront pour ce que vous êtes.
Une main sur mon épaule qui vient se poser me faisant sursauter. Je ne suis pas habituer à ce genre de réconfort au quotidien. J'ai toujours été habitué à y faire face tout seul, à me battre contre vent et marée. Je l'écoute parler tout en me rinçant une nouvelle fois la bouche. Semble t'elle croire que je n'ai pas le meilleur suivi? Elle pose beaucoup de question j'ai un peu de mal à en placer une. Au bout d'un moment elle semble avoir terminé. Je me tourne pour plonger mon regard dans le sien. Elle est si gentille avec moi et si jolie. Je peux sentir mon coeur battre vite mais pas à cause de ma maladie.
"Oui j'ai de la kinésithérapie, aussi par moi même, de l'oxygène que je ne mets que quand c'est necessaire et des cure en IV d'antibiotique quand mon état le requiert. Je suis suivis au Skeptical Hospital"
Mes connaissances à Seattle, bien que ça soit la ville qui m'a vu grandir sont assez restreintes. Je connais pas grand monde. Pas de famille, je n'ai jamais voulu imposer ma maladie à mes pairs, Je passe une main dans mes cheveux un peu mal à l'aise. Je ne suis pas trop habitué à me confier
"J'ai toujours vécu à Seattle. Je...Je n'ai pas de famille j'ai été abandonné quand j'étais bébé. Je n'ai jamais voulu imposé ma maladie à mes ami(e)s. Je sais qu'on se connait pas mais on pourrait peut être se tutoyer?"
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Lun 12 Fév - 14:29
Oceane n'était pas une jeune femme parfaite, d'ailleurs, cela était-il possible ? Mais elle faisait toujours en sorte de s'améliorer pour être plus agréable aux autres. Disons aussi qu'elle adaptait son comportement aux personnes qui lui faisaient face et aux circonstances dans lesquelles elle se trouvait. C'était toujours plus fort qu'elle, quand elle se retrouvait face à une personne en détresse, quelle que soit la nature de cette détresse, elle se montrait douce et prévenante, ce qui n'était pas sans inconvénients vue sa profession. Et puis ce jeune homme lui avait tout de suite été sympathique, quelque chose d'indescriptible émanait de lui, et peut-être qu'en d'autres circonstances, elle se serait posé des questions. En parlant de questions, c'était le défaut professionnel qui ressortait puisqu'elle passait ses journées à poser des questions aux patients pour établir des diagnostics, ce qu'elle était inconsciemment en train de faire avec le jeune homme.
-Désolée d'être si envahissante, c'est plus fort que moi ! Et... Vous avez essayé la phytothérapie ? Cela peut vous paraître dérisoire et inutile dans votre situation pourtant j'ai déjà vu plusieurs résultats probants au cours de ma courte carrière.
La jeune femme laissa sa main posée sur l'épaule de Matthew pendant un petit moment avant de la retirer, ressentant une certaine gêne chez lui. Elle comprit parfaitement cette réaction quand il lui expliqua être relativement esseulé dans son quotidien. Elle fit une petite moue de désolation et retrouva rapidement le sourire à sa proposition de se tutoyer, après tout, pourquoi pas !
-Avec plaisir ! Peut-être qu'on sera amenés à revoir en plus ! Et...
Elle baissa le regard un instant avant de le relever, prenant en même temps une inspiration pour reprendre courage et oser parler.
-Je n'ai pas beaucoup de connaissances moi non plus alors, si tu as besoin de compagnie... Je suis là. Et si tu as besoin d'aide aussi...
Non elle n'est pas envahissante, c'est juste que je ne suis pas habitué à tout ça. De nature indépendant j'ai toujours dus tout gérer tout seul. J'ai fais avec bien que je dois avouer que se n'est pas toujours facile non plus. Elle me parle de phytothérapie. Oui j'ai déjà essayé mais ça n'a pas été une grand réussite certes ça ne fais pas de mal mais pas forcément du bien non plus. Je soupire avant de prendre la parole pour dire
"Oui j'ai déjà testé mais ça n'a pas fait grand chose"
Je lui fais un petit sourire. Je suis sur qu'on se verra, elle travaille à l'hopital j'y vais régulièrement il serait vraiment surprenant qu'on ne se croise pas. Je passe une main dans mes cheveux tout en regardant la jeune femme.
"Je suis aussi là si tu as besoin d'aide. Alors n'hésite pas."
Je lui fais un petit sourire je ne sais pas vraiment pourquoi mais je me sens à l'aise d'être avec la jeune femme. Je n'ai jamais ressenti cela auparavant.
codage par Magma.
Oceane Campbell
Modératrice
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Re: MATTEANE 1 ♦ Une soirée bien mouvementée posté Ven 23 Fév - 10:32
La jeune femme, pourtant très timide et discrète, se sentait plutôt bien chez cet inconnu. Habituellement, elle ne se serait pas du tout trouvée à son aise. D'ailleurs, si elle avait été comme d'habitude depuis le début, en tombant sur un malade comme lui dans la rue, elle aurait tout de suite appelé les secours, avec ou sans son consentement, pour qu'il soit pris en charge par des professionnels. Certes elle se serait sûrement chargée de son cas mais à l'hôpital, pas en dehors comme c'était le cas depuis qu'elle avait croisé la route de ce jeune brun, qui, elle ne pouvait pas le nier, n'était pas mal du tout en plus d'être très gentil...
-C'est dommage. Je suis allée récemment en colloque à New-York à ce sujet, les plantes et les maladies autoimmunes, ils nous ont distribué des échantillons pour essayer avec nos patients, je verrai quand j'aurai l'occasion d'essayer !
Elle n'aimait pas prendre les gens pour des cobayes, la décision devait venir directement d'eux sans qu'elle les force du tout, son rôle était de les informer, à eux ensuite de faire un choix. Certes avec les plantes il n'y avait aucun risque mais malgré tout, certains se montraient méfiants ou n'avaient tout simplement pas envie de perdre du temps avec un traitement qu'ils jugeaient immédiatement inutile. Bien qu'elle était persuadée du contraire pour en avoir eu des preuves, elle ne voulait pas les influencer et s'en tenait à ce qu'ils avaient décidé eux-mêmes.
-C'est gentil. Surtout, n'hésite pas à m'appeler si tu es en détresse, je pourrai toujours t'éviter d'être hospitalisé ou du moins je pourrai assurer ta prise en charge en douceur.
Elle reposa sa main sur son épaule et le regarda avec un petit sourire.
-En attendant, je pense que tu ferai mieux de te rhabiller si tu ne veux pas attraper froid !
Elle sortit la première de la cuisine où ils se trouvaient pour retourner dans le salon d'où il était parti précipitamment quelques instants auparavant. Elle ne voulait pas le fatiguer davantage qu'il ne l'était déjà. Si il souhaitait qu'elle parte, il pourrait lui faire savoir simplement puisqu'elle faisait en sorte de le mettre à l'aise et se montrer prête à le laisser tranquille.
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